L’histoire de Venise repose sur un paradoxe : quelques îlots du nord-ouest de l’Adriatique, cernés par la vase, ont permis l’érection de la capitale d’un empire maritime et commercial, qui fut le plus grand port du Moyen Âge, après Constantinople. Elle bénéficie d’une situation privilégiée sur les routes d’échange entre le Saint-Empire romain germanique, l’empire byzantin et le monde turque musulman. L’expansion prend forme via la Bourse du Rialto, un marché en plein air, ce qui facilite le développement d’une flotte commerciale et le quadruplement de la superficie de l’Arsenal de Venise. À partir du XVIème siècle, le déclin politique et économique n’empêche pas un intense rayonnement culturel. En 1797, Bonaparte met fin à son indépendance. Successivement, la cité passe sous contrôle autrichien avant de rejoindre le royaume d’Italie en 1866. Un voyage dans la lagune siège d’une puissante République, une ville qui a fait de ses faiblesses une force inuite.

Canaletto, Le Palais des Doges, 1725, Columbus Museum of Art, USA
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